Salut Shed,
Shed a écrit :Livre - L'altruisme efficace - couverture.jpg
J'ai déjà dû te dire par ailleurs que je n'en faisais qu'à ma tête et que pour cette raison, je rejetais tout "maître à penser"

. J'ignorais tout de ce mouvement ; je suis par conséquent allé voir ce qu'en racontait Wikipedia, c'est fort intéressant. Quelques observations toutefois : déjà, je préfère ne faire preuve de générosité qu'envers des gens que je connais et dont j'ai eu le temps de me faire une idée de l'honnêteté.
Un de mes voisins, très âgé, qui est par ailleurs un sale con mais la personne humaine n'est jamais monochromatique

, a gagné pas mal de pognon dans sa vie. Il a créé une fondation dont l'objectif est, je cite, de "venir en aide aux pauvres et aux démunis". Déjà, il faut être conscient que créer et entretenir une fondation est avant tout le meilleur moyen de défiscaliser tes revenus (on a beaucoup parlé de la fondation Bill et Melinda Gates, mais la quasi-totalité des milliardaires américains ont leur propre fondation : est-ce parce qu'ils sont tous altruistes, ou est-ce parce qu'ils ont tous trouvé cette combine pour échapper à l'IRS ?). Bref. Ensuite, ce voisin, par sa fondation, a entre autres financé "la construction d'une école aux Philippines". Ca lui a coûté une blinde mais c'était pour la bonne cause. Jusqu'au jour où il envoie un émissaire aux Philippines, qui découvre le pot-au-rose : le promoteur a empoché le pognon, il a construit un beau bâtiment, ... qu'il a divisé en plusieurs logements de luxe dont la revente lui a assuré une belle culbute

. Suite de quoi il a disparu dans la nature.
Ensuite, comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire, charité bien ordonnée commence par soi-même, ce qui si on étend un peu le concept signifie qu'elle s'étale ensuite d'abord sur les proches, puis sur les moins proches, etc. Dit de façon crue, je me contrefous de la pauvreté en Ouzbékistan, je me soucie beaucoup plus de celle qu'il peut y avoir au coin de ma rue.
Enfin, sur la forme je trouve que ce concept d' "altruisme efficace" est beaucoup trop formalisé, beaucoup trop théorisé, autrement dit beaucoup trop dogmatique. Retour à la case "je n'en fais qu'à ma tête"

.
Je n'ai aucune affinité particulière avec le bouddhisme, si j'en ai parlé c'est pcq je parlais de lui, Matthieu Ricard, qui s'y était accoquiné. Je suis plutôt du type agnostique, spirituellement parlant !
Le bouddhisme n'est pas une religion à proprement parler, c'est beaucoup plus une philosophie, un état d'esprit, un peu comme le tao. Les contradictions que relèvent les chrétiens avec leur religion, au premier rang desquelles le cycle des renaissances (réincarnation) qui s'oppose au principe chrétien rare de résurrection, sont montées en épingle par les chrétiens -- des contradictions bien plus flagrantes se retrouvent dans la Bible qui sont évacuées d'un trait de plume, en général du type "ceci n'a que valeur d'image, de symbole". Tu peux donc, malgré ce que les tenants de la foi chrétienne affirment volontiers, très bien être à la fois chrétien et bouddhiste.
On m'a toujours dit qu'un don que l'on faisait à quelqu'un faisait surtout plaisir à celui qui le faisait plutôt qu'à celui qui le recevait !
Je rejette le terme de "plaisir" mais je comprends le sens global de la phrase

. L'autre est un miroir de nous-mêmes ; lui consacrer une part de son temps ou de ses moyens est une façon d'accéder à un degré de conscience supérieure de notre propre insignifiance...
A bientôt,
JP.