J'ai lu attentivement le lien donné par eliselle, et comme toujours quand je lis un article impliquant un débat scientifique ou médical, (quel que soit son origine) mon premier réflexe est de voir si les arguments avancés par la personne sont vérifiables et/ou prouvés, et surtout de voir si le raisonnement n'est pas fallacieux. Là, je dois dire qu'il y a beaucoup de choses à reprocher à ce texte.
Allez, démontons quelques points par ci par là.
"mensonge" 1 : Pasteur est un bienfaiteur de l’HUMANITE
A vrai dire, c'est peut-être un mensonge de dire que Pasteur est un bienfaiteur de l'Huménité, mais je dois avouer que je m'en fous un peu de savoir si c'est vrai ou pas. Ce qui m'importe, c'est de savoir si les vaccins sont utiles ou pas, pas de savoir si la personne qui a travaillé dessus en premier était un ange ou pas.
Entre 1869 et 1872, Pasteur a énoncé trois postulats de base erronés qui servent encore aujourd’hui de fondement à la vaccination.
Tûûûût : première erreur de raisonnement : utiliser ce qui a été dit par les défenseurs d'un point de vue à époque lointaine pour discréditer les défenseurs de cette théorie à l'heure actuelle, c'est pââs bien. Les principes énoncés ci-après ne sont plus d'actualité sous cette forme, et quoi qu'on en dise, les "vaccinalistes" ont fait évoluer leurs connaissances. C'est comme si je disais : "Il y a 500 ans, on prescrivait des saignées pour toutes les maladies, or on s'est rendu compte que les saignées ne servaient à rien aujourd'hui, donc tous les défenseurs des thérapies utilisées par nos ancêtres sont dans l'erreur." Agaçant, comme façon de raisonner, non ?
Le premier estimait que l’asepsie règne dans nos cellules : la cellule est propre, tous les microbes sont exogènes (c’est-à-dire qu’ils viennent de l’extérieur) et l’attaquent, et ces germes ont une existence indépendante des organismes vivants.
C'est faux, et tout le monde le sait : un virus peut rentrer dans une cellule. Pas besoin d'être microbiologiste pour le savoir. Plus personne ne prétend une chose pareille.
Le second est que chaque maladie correspond à un agent spécifique, microbe ou virus, contre lequel on peut se prémunir grâce à un vaccin.
Faux, évidemment, mais plus personne ne prétend une chose pareille. Si c'était le cas, d'ailleurs, on aurait des vaccins pour toutes les maladies, et les "vaccinalistes" seraient les premiers à le savoir...
"Mensonge 2 : Il faut ERADIQUER LES microbes et LES virus
Même problème que tout à l'heure : affirmer ceci, c'est prêter aux défenseurs des vaccins des affirmations qu'ils ne soutiennent pas, pour les discréditer. Deuxième erreur...
Nous vivons en symbiose avec les microbes et si nous les considérons comme nos ennemis, nous entrons dans une logique de guerre qui met en péril notre système immunitaire.
Ca, c'est ce qu'on appelle une "généralisation abusive". Il est exact de dire que nous vivons en symbiose avec
certaines bactéries (par exemple les bactéries intestinales). En revanche, nous ne vivons pas en symbiose avec toutes les bactéries. Cette phrase veut plus ou moins dire que tenter de tuer les microbes avec lesquels nous cohabitons est dangereux. A vous de voir, mais quand j'ai une plaie qui s'infecte, je préfère la désinfecter plutôt que de la laisser comme ça...
Les bactéries maintiennent notre équilibre biologique et ne deviennent pathogènes que lors que notre système immunitaire est perturbé et ne remplit pas ses fonctions. Quant aux virus, ils se reproduisent uniquement à partir de leur matériel génétique et ne sont que des parasites des cellules.
Encore une fois, cet argument est lancé complètement en l'air : j'aimerais bien savoir comment on définit un "système immunitaire perturbé", et par quoi il pourrait l'être. Tiens, disons par une bactérie, au hasard...
Notre corps peut abriter de nombreux virus sans que nous ne soyons malades.
C'est vrai, mais ça n'apporte rien au débat, si on considère qu'on ne cherche pas à tous les éradiquer.
Il est donc essentiel de comprendre que les microbes et les virus ne sont pas des ennemis qu’il faut éradiquer à tout prix et que seul importe le terrain que nous devons préserver de ses véritables agresseurs.
Encore un manque cruel de précision : qu'est-ce que le "terrain" ? Qui sont ses véritables agresseurs, à part les bactéries ?
Le Pr J. Tissot, professeur de physiologie générale au Muséum d’histoire naturelle, nous mettait déjà en garde bien avant l’overdose vaccinale actuelle : « L’immunité par vaccination ne s’acquiert qu’en conférant à l’individu la phase chronique de la maladie qu’on veut précisément éviter, phase chronique qui comporte, dans un avenir proche ou très éloigné, de redoutables complications ». Pr J. Tissot (Constitution des organismes animaux et végétaux, causes des maladies qui les éloignent).
Le Pr J. Tissot, quand vous cherchez un peu sur le Web, a publié cet ouvrage en 1936. A cette époque, on commençait à peine à savoir ce qu'était une bactérie, et la médecine scientifique n'en était qu'à ses débuts. Dans le premier paragraphe, l'auteur de ce texte reproche aux vaccinalistes de soi-disant continuer à suivre les principes de Pasteur, et voilà qu'elle cite un livre de 1936. (
Voir ici) Très fort. En plus, indépendamment de la date, j'aimerais bien voir une preuve de cette affirmation, asinsi que son contexte.
De plus, l’immunité conférée par la maladie est définitive, ce qui n’est pas le cas pour la vaccination, dont la protection, si protection il y a, est limitée dans le temps, ce qui entraîne un retard dans la survenue des maladies, lesquelles sont beaucoup plus graves chez la population plus âgée, avec une mortalité multipliée par dix.
Faux et archi-faux. Certaines maladies ne sont pas immunisantes, et certains qui le sont peuvent malgré tout s'atrapper plusieurs fois. (ex la varicelle). Après, affirmer que la vaccination ne procure pas une immunité définitive est vrai dans certains cas (mais pas tous), et dans ces cas là, on a ce qu'on appelle des "rappels". Donc dire que la vaccination augmente les chances d'attrapper une maladie plus tardivement (et donc vaec les risques que cela comporte) est complètement fallacieux. C'est même contradictoire, puisque si l'immunisation est faire pendant l'enfance, et entretenue à l'âge adulte si besoin est, on ne peut pas attrapper la maldaie en étant adulte, au contraire de quelqu'un qui parierait sur le fait de l'avoir pendant sont enfance...
"Mensonge" 3 : Les EPIDEMIES ont disparu GRÂCE aux vaccins
Là, c'est encore pire : rien n'est référencé : on lance des affirmations sur les augmentations de la prévalence de certaines maladies, sans même les nommer, et sans donner de références précises. Pas grande valeur argumentaire...
MENSONGE N° 6 : Le vaccin contre le TETANOS est indispensable
L'histoire du chlorure de magnésium : encore une fois, il est quasi impossible de trouver une référence scientifique sérieuse sur l'efficacité de ce produit pour le tétanos...
Et ainsi de suite, je ne peux pas détailler tous les articles, ce serait beaucoup trop long. Tout ça pour dire qu'avant de prendre pour argent comptant les déclarations du quelqu'un sur un sujet aussi sensible que le médical, il faut toujours essayer de vérifier ce qu'il avance.
Si vous voulez la contrepartie du point de vue anti-vaccinal, voici un lien intéressant, qui lui, documente ses propos :
http://charlatans.info/vaccin-autisme.php
Et une page intéressante, à la lumière de laquelle il est intéressant de relire l'article sur les prétendus dangers des vaccins :
http://charlatans.info/questionnaire.shtml
Le reste du site est bien pour exercer son esprit critique et apprendre à reconnaître les imposteurs (scientifiques ou non).
Enfin, dans un autre domaine, pour répondre au sujet de l'hérédité/génétique dans la SEP, il y a une différence entre ce qu'on appelle couramment l'hérédité, et le rôle supposé de la génétique dans la SEP. Ce qu'on appelle l'hérédité est un caractère inscrit dans nos gènes, et qu'on transmet donc à nos descendants. Une maladie héréditaire est inscrite dans les gènes, et se transmet donc aux descendants (modulo l'aléa de la transmission génétique, bien sûr.) Une maladie héréditaire est par exemple la drépanocytose : l'anomalie est portée par un chromosome donné, et si les deux parents sont malades (pour simplifier le raisonnement), alors l'enfant sera forcément malade. Pour la SEP, c'est différent : on parle de "prédisposition génétique" : au contraire d'une maladie héréditaire, si les deux parents ont la SEP, l'enfant ne l'aura pas forcément (c'est ce qui est constaté, en tous cas). On parle néanmoins de géntique parce qu'il y a plus de SEPiens présentant certains gènes particuliers que dans la population normale. On pense donc que ces gènes "prédisposent", c'est à dire augmentent les chances d'avoir une SEP. Du coup, si des parents SEP transmettent ces gènes à leur enfant, il a aura un peu plus de chances de l'avoir. Mais ce n'est pas systématique.
http://www.futura-sciences.com/fr/compr ... aire_2713/