Coulinette

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Linette2021 a écrit :1- ils reconnaissent, même à demi mot, l'existence de sep bénignes
2- ils reconnaissent que certaines sep peuvent ne pas être traités car peu évolutive
3- ils reconnaissent qu'il faut revoir la stratégie thérapeutique et donc un patient dont la sep évolue peu n'est pas condamné à prendre des médicaments toutes sa vie et un patient qui a une sep agressive n'attendra pas 7 ans avant de passer à un traitement de seconde ligne.
Que certaines sep soient bénignes est une connaissance très ancienne, qui ne nous apprend rien. Resterait, certes, à définir ce qu'on entend au juste par "bénigne", ainsi qu'à estimer la proportion des sep qui vont correspondre à ce profil -- la difficulté essentielle étant alors que plus une sep sera bénigne, bah moins elle se manifestera et plus la probabilité qu'elle aura de passer sous les radars sera élevée (il est par conséquent probable que la proportion réelle des sep bénignes sera supérieure aux estimations les plus hautes qu'on peut en faire).
Pour le 3., le problème crucial est celui du pronostic individuel. Une sep très active à l'instant t peut très bien, tout à fait naturellement, s'assoupir durablement à partir de t+1 ; a contrario, une sep initialement très débonnaire peut soudainement devenir beaucoup plus agressive :
le pronostic individuel de chaque patient reste impossible. Dans le premier cas, on pourrait se dispenser de traiter -- or on va traiter, et qui plus est avec un traitement de cheval. Alors que c'est dans le second cas qu'il faudrait au contraire commencer d'emblée avec un traitement de cheval, pas dans le premier.
On sait à peu près pronostiquer ce que sera l'évolution
statistique d'un effectif suffisamment large (disons une centaine) de patients : on sait par exemple qu'à cinq ans, 20% auront développé des formes actives, etc. Mais on ne sait absolument pas prédire ce que sera l'évolution individuelle de chacun de ces patients, or c'est évidemment ça qui devrait intéresser chacun des patients... et des neuros.
J'avais reçu mon diagnostic lors de ma troisième poussée en moins de trois ans (seize mois en moyenne entre chaque), et quatre mois à peine entre la deuxième et la troisième. Ma poussée du diagnostic était d'autre part particulièrement handicapante (syndromes cérébelleux et pyramidal) : selon les critères pronostiques de "gravité" que je vois passer ici ou là, l'avenir de ma sep serait bien sombre et je n'échapperais très probablement pas au traitement de cheval d'emblée (ça tombe bien, c'est ce que je demanderais si ça m'arrivait aujourd'hui). Il reste que ce traitement ne me serait d'aucune utilité, mais c'est beaucoup plus facile de dire ça après trente ans d'ancienneté dans la pathologie, que le jour où tu découvres que tu es atteint de sclérose en plaques...
Alors moi par "une évolution moindre vers un EDSS 6" je comprends moins de personnes évoluent vers un EDSS 6. Pourquoi doit-on comprendre moindre par moins rapide? et puis EDSS inférieur à 6 ça peut être 2, 3 ou 4 pas forcément 5,5

... il y a bien sur des 5,5 mais il y aussi des 2, 3 4.
Ta mesure, tu es obligée de l'arrêter à un moment donné. Et les patients qui ne sont pas à l'EDSS 6.0 au moment de l'arrêt de la mesure, rien ne t'autorise à supposer qu'ils n'atteindront jamais l'EDSS 6.0. D'autre part, ces chiffres (trois ans et un demi-point d'EDSS de différence pour atteindre l'EDSS 6.0, entre traités et jamais traités) ne sortent pas d'un chapeau magique, mais de cette
méta-étude récente et bigrement intéressante dont il a déjà été question ici.
Bien évidemment et tout le monde connait ces risques c'est pour cette raison qu'en France ils sont encore dans la prudence pour éviter de traiter des sep bénigne ou peu évolutives avec des traitements de seconde ligne dont les effets secondaires sont peu anodins ...
Et donc, le pronostic individuel de la sep est possible

?
Et puis traitement ne veut pas dire forcément traitement de seconde ligne il y a des personnes qui prennent des traitement de première ligne toute leur vie car elles ont des sep peu actives et qui ne passent pas en progressive ...
Peut-être même que ces personnes auraient pu totalement se passer de traitement, et ne pas s'en porter plus mal... D'autre part, "passer en progressive" signifie deux choses :
1. Rencontrer de moins en moins de poussées, puis plus du tout. Mais ça, c'est le lot de toutes les formes rémittentes : un jour, on s'arrête de faire des poussées.
2. Accumuler du handicap supplémentaire en dépit de cette absence de poussées. Si pas d'accumulation de handicap supplémentaire, alors le patient reste avec un diagnostic de rémittente.
Aucun traitement actuel n'a la moindre efficacité sur le 2., et aucun indice ne permet au neurologue de deviner, au moment du diagnostic initial, quelle sera la sévérité du 2. sur le patient qui est assis en face de lui. "La meilleure stratégie à adopter" semble un concept bien flou, au vu de ces éléments.
Mais quel intérêt de mettre une personne avec une sep peu symptomatique et peu évolutive sous un traitement de seconde ligne... c'est démesuré d'où la prudence pour certains cas comme ils le disent uniquement les sep actives ... les deux premières années sont très déterminantes pour l'histoire de vie de la maladie et peuvent inverser la stratégie thérapeutique et c'est pour cette raison que le suivi est poussé les deux premières années. Ils le précisent bien ce n'est pas la gravité de la première poussée qui importe mais l'évolution les deux premières années pour le choix du traitement.
Attendre deux ans pour s'arrêter sur un choix thérapeutique définitif, c'est déjà beaucoup tergiverser face à une pathologie dont on nous répète par ailleurs qu'il faut la frapper fort, tout de suite, dès le stade du SCI.
Pour voir l'intérêt, il faudrait commencer par faire l'effort d'admettre son ignorance (chose certes pas toujours facile pour un toubib), l'ignorance en question étant celle de comment évoluera
en particulier la sep du patient qui est assis en face de soi, et qu'on s'apprête à mettre sous traitement de fond.
Nostromo a écrit :si mon diagnostic avait lieu aujourd'hui, à la suite des mêmes évènements que ceux de mon diagnostic initial, alors je refuserais tout traitement de première ligne pour demander d'emblée du natalizumab
je souhaite voir comment évoluer ma sep ... pour éviter d'attaquer une mouche avec une bazooka...je changerai certainement d'avis le jour où elle commencera à évoluer.
"Time matters" : en temporisant de la sorte, si ce qui est dit dans ton article doit être tenu pour vrai, alors tu péjores tes chances d'évolution.
Et de toute façon si la sep est agressive ça se verrait très vite.
En fait, il y a quelques années, tu avais eu une grande étude multicentrique européenne qui s'était intéressée à l'évolution sur le long terme (une dizaine d'années au moins) de patients qui avaient été sous traitement, dès le départ, avec telle ou telle molécule (toutes les molécules disponibles à l'époque avaient été prises en compte). Surprise : les patients qui avaient commencé leur traitement avec du natalizumab s'en sortaient (statistiquement, en moyenne) beaucoup mieux, au bout de dix ans, que ceux qui avaient commencé leur traitement avec des interférons ou de l'acétate de glatiramère. Or tout porte à croire que ces patients qui avaient commencé directement avec du natalizumab présentaient initialement une sep jugée nettement plus agressive, que ceux qui avaient commencé avec un première ligne "classique". Et donc, malgré cette sep plus active, au bout de dix ans ils s'en sortaient mieux (EDSS plus bas).
Précisément pour cette raison que, si j'étais diagnostiqué aujourd'hui, sans connaissance de ce que serait mon évolution
naturelle ultérieure, j'insisterais lourdement pour obtenir du natalizumab. J'ai des goûts simples...
Donc perso je reste enthousiaste car je sais qu'on ne mettra plus tout le monde dans une même et unique case et c'est ce qui est important pour le reste certains évolueront bien sans traitements, d'autres bien avec traitement, d'autres un peu moins bien, pour certains c'est RAW qui fait loi, pour d'autres c'est PIRA et pour d'autres c'est les deux ... il n'y a pas de vérité absolue, ce qui marche pour les uns ne marche pas pour les autres et ce qui cause le handicap de certains n'est pas forcément présent pour les autres ... j'espère que chacun trouvera ce qui marche le mieux pour lui que chacun ait sa propre case thérapeutique et on tend vers ça selon cet article

Ce que je conteste est la pertinence du choix de la case dans laquelle on va te mettre un patient, alors qu'on n'a rigoureusement aucune idée de ce que sera l'évolution naturelle de sa pathologie, sur le long terme.
On n'arrivera pas à tomber d'accord
Bizzzz néanmoins,
JP.