Salut Flo,
Ca fait plaisir, des nouvelles comme celle-ci

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Juste un truc à ajouter à ce qu'ont dit les copains, dans les résultats la ligne qui fait le plus plaisir est la dernière : "stabilité en taille" etc. Cela signifie que tu n'as pas d'atrophie mesurable et c'est une très bonne nouvelle, mais à suivre ensuite sur le plus long terme (personne n'échappe à l'atrophie cérébrale, mais celle des sépiens est en général deux fois plus rapide).
Pour mag qui s'inquiète de la raison pour laquelle on pratique aussi peu souvent l'IRM médullaire par rapport à la cérébrale, ... Je ne vois pas comment échapper à un long discours

, mais je vous promets que c'est intéressant.
L'IRM est initialement un excellent outil de diagnostic : il y a correspondance parfaite entre les lésions observées à l'IRM et celles qu'on pourrait observer le jour-même en ouvrant la boîte crânienne ou la colonne vertébrale du patient et en lui trifouillant à l'intérieur. On évite toutefois de le faire, car ça risquerait de provoquer des conséquences fâcheuses : cette correspondance parfaite a en fait été établie en autopsiant des sépiens décédés peu de temps après leur dernière IRM

. On parle de correspondance entre la radiologie (ce que montre l'IRM) et l'anatomo-pathologie (ce qu'on voit si on ouvre la boîte).
L'IRM n'a en revanche, du moins au moment où j'écris ces lignes

, aucune valeur pronostique, malgré les innombrables tentatives qui ont été faites pour lui en donner une. Mézalors, à quoi bon pratiquer des IRM une fois que le diagnostic de sep est avéré ??? Réfléchir sérieusement à la question avant de passer au paragraphe suivant...
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Ca y est ?
Il y a en fait deux réponses possibles, qui ne sont pas contradictoires. La première est que ça permet de suivre l'évolution paraclinique du patient (= suivre l'augmentation de la charge lésionnelle ou la progression de l'atrophie cérébrale -- on parle également de perte axonale --, sans considération de ce que constate le neurologue lors de son examen clinique). Sauf que cette fois-ci, la correspondance entre d'une part la radiologie (ou l'anatomo-pathologie donc, ça marche de la même façon et pour le coup c'était connu depuis bien avant l'invention de l'IRM) et d'autre part l'état clinique réel du patient, est pour le moins... brumeuse. Très médiocre pour le nombre et la répartition géographique des lésions (charge lésionnelle), meilleure tout de même pour l'atrophie cérébrale. Pour ça que je disais que la ligne la plus intéressante dans les résultats de Flo était la dernière...
La seconde est uniquement liée au traitement. Quand ont été faites, ou quand sont toujours faites, d'ailleurs, les différentes études de phase III par valider l'efficacité de tel ou tel traitement, l'augmentation de la charge lésionnelle (dont, cf. paragraphe précédent, on sait pourtant depuis fort longtemps que sa traduction sur l'état de santé réel du patient est du genre insaisissable) est un des deux instruments de mesure privilégiés, l'autre étant le taux annualisé de poussées (combien le patient fait en moyenne de poussées par an, chiffre qui peut être inférieur à 1) : il faut bien qu'on se mette quelque chose sous la dent pour pouvoir présenter des résultats, alors on prend ce qu'on trouve, peu importe si on sait dès le départ que ça manque cruellement de pertinence. On a depuis pris l'habitude de mesurer l'évolution de la charge lésionnelle de chaque patient pour "mesurer l'efficacité" du traitement qu'il prend, la quasi-totalité des patients sep prenant un traitement de fond. Je laisse chacun en tirer ses conclusions

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Si ce n'était pour l'une ou l'autre de ces deux raisons (ou les deux...), une fois diagnostiqué on n'aurait plus besoin de pratiquer la moindre IRM. Ma dernière IRM est à ce sujet vieille de quatre ans, parce que j'avais fait une surdité brusque que l'ORL avait jugée bon d'explorer ainsi, et j'en arrive à un total de deux sur les dix dernières années, et six sur ma vie de sépien. Les trois premières ont servi à me diagnostiquer, car je me suis offert le luxe d'être diagnostiqué dans trois pays différents, la dernière c'était pour la surdité brusque, reste deux qui, objectivement, ne m'ont servi à rien, sinon peut-être à me rassurer, enfin je sais pas trop.
Bref, l'IRM, qu'elle soit cérébrale ou médullaire, ne sert pas à grand chose une fois le diagnostic établi, et c'est en étant conscient de cela qu'on peut enfin répondre à la question de mag : pourquoi privilégie-t-on les IRM cérébrales, pourquoi néglige-t-on les IRM médullaires ? Tout bêtement parce que pour mesurer l'efficacité du traitement, on a choisi l'IRM cérébrale

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On aurait certes pu privilégier l'IRM médullaire, sauf que (1) son "champ des possibles" est plus limité que pour la cérébrale, (2) elle ne permet pas de mesurer une éventuelle atrophie cérébrale et (3) (je subodore que ce (3) est le point le plus important), s'il est assez facile d'obtenir une image nette dans le cas d'une IRM cérébrale, du fait que la tête du patient est fermement maintenue en position, il n'en va pas du tout de même pour la colonne vertébrale qui est beaucoup plus susceptible de bouger et, partant, de donner un résultat tout flou et peu parlant.
A quoi ça tient, hein
Bonne digestion, à bientôt,
JP.