Je salue tout le monde et en particulier Bloub, Basho et Barb'.
Parlons des comptes de l'assurance maladie

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Barbara déjà une précision, ce n'est pas parce que tu arrives à équilibrer un exercice (= pas de déficit) que ta dette cumulée des exercices déficitaires précédents disparaît ("l'assurance maladie n'est plus endettée"), ça serait trop simple. Quelle que soit la façon de la calculer, la dette sociale (pas que l'assurance maladie, puisque toute la dette sociale est mise dans le même panier, quelle que soit son origine) est aujourd'hui à trois chiffres... en milliards d'euros. On va dire de l'ordre de 50
Kerviels, le Kerviel (Kv) étant à la mesure de sommes d'argent ce que l'Unité Astronomique est à la mesure d'un diamètre de trou de serrure. La construction d'un nouveau porte-avions nucléaire ? 1 Kv. Le budget annuel de l'Education Nationale, la fortune de Jeff Bezos ? 20 Kv. Le montant annuel total des recettes de l'Impôt sur le Revenu en France ? 15 Kv. L'ISF, du temps où il existait : 1 Kv. Etc.
Cette dette a évidemment un coût : les intérêts, dont le principe consiste en gros à engraisser un prêteur qui est déjà bien assez gras comme ça, avec des impôts qui, du coup, ne seront pas utilisés pour construire des routes ni des écoles. Ce coût n'est pas très élevé en ce moment, une poignée de Kv à peine pour la dette sociale, du fait des taux d'intérêt historiquement bas. Mais évidemment, rien ne garantit la pérennité de ces taux d'intérêt à un niveau aussi bas.
Il est vrai que la branche maladie devrait presque atteindre l'équilibre en 2018, avec un déficit de quelques centaines de millions d'euros seulement. Chiffres non encore publiés, mais de l'ordre de 1 dKv (décikerviel

), après des exercices 2016 et 2017 qui tournaient plutôt autour de 1 Kv. Des exercices excédentaires sont déjà prévus pour 2019 et 2020.
Je parlais dans mon premier message d'augmentation des recettes et de réduction des dépenses comme méthodes pour arriver à équilibrer les comptes, je vois cette évolution récente comme le signe qu'on a donc suffisamment réduit les dépenses, et dans le même temps suffisamment augmenté les recettes, pour assurer l'équilibre des comptes. Et on en revient finalement à la même problématique : améliorer les conditions de travail et les revenus des infirmières, ça fait des dépenses en plus, qu'il faut équilibrer... par une augmentation des recettes.
En même temps, il suffit de regarder sa fiche de paie (pour les salariés) pour voir combien part dans l’assurance maladie, dans l’assurance vieillesse, dans l’assurance chômage... Hormis en effet la CSG qui est un peu plus fourre-tout et moins transparente, ce qu’on peut regretter.
Ton bulletin de salaire t'indique combien toi et ton employeur payez, mais ce montant peut être très différent (vers le haut comme vers le bas, mais en général il sera inférieur) du prix moyen du système de santé pour une personne. Le total annuel des dépenses de la branche maladie (je ne parle donc pas des mutuelles) est de l'ordre de 200'000'000'000 € (heu pardon, 40 Kv

), soit autour de 260 € par habitant et par mois, y compris les nourrissons et les vieillards. C'est ce chiffre, disons entre 250 et 300 € par personne et par mois, qui représente le "coût de la santé" pour chaque Français.
Bah

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Jean-Philippe.