Hé bonjour,
Barbara92 a écrit :Lol tout est débat avec toi.
Je pense que tu es + passionné par le débat plus que par les sujets en eux-mêmes
Détrompe-toi (à moitié). Certains sujets m'intéressent, d'autres pas du tout. Sur les sujets qui m'intéressent, il est parfois difficile de distinguer la réalité de l'enfumage, si fréquent. Le débat permet, en particulier en mettant certaines idées à l'épreuve, de vérifier à quel point celles-ci tiennent (ou pas) la route.
Donc oui, j'aime le débat, sans lui je comprendrais beaucoup moins bien le monde dans lequel je vis. Mais tu ne me verras jamais entamer un débat sur un sujet qui m'indiffère.
J'ai lu ton post avec intérêt et j'en déduis que tu n'habites pas au bon endroit : ton travail est loin, ta famille est loin, la crèche est loin (heureusement maintenant l'école est à côté), les commerces sont loin, encore un peu et j'en arriverais à croire que même pour acheter le pain ta voiture est nécessaire. Ensuite chacun voit midi à sa porte, c'est à chacun de se demander dans quelle mesure son comportement peut être qualifié d'éco-responsable, il ne m'intéresse absolument pas de jeter la pierre à qui que ce soit, étant par ailleurs conscient que mon propre comportement est lui-même perfectible : le débat n'est intéressant que dans la confrontation d'idées, il devient méprisable quand il tombe dans l'attaque personnelle.
Tu le sais, j'ai vécu à Paris, puis à Londres, puis à Genève, enfin à côté. Vivant à Genève il m'arrive d'aller faire mes courses en France dite voisine. Il m'arrive (le plus rarement possible) de retourner à Paris, et je suis retourné vivre à Londres récemment : j'ai donc une idée assez précise et à jour du coût de la vie dans chacun de ces endroits. Si je te dis que Paris est de loin la ville la plus abordable, tu me crois ? Ce qui va ruiner les gens, c'est les choses en apparence indolores, les abonnements à la con à plein de services inutiles : l'abonnement de téléphonie mobile arrive en bonne position (on estimait récemment qu'il engloutissait à lui seul 5% du revenu des ménages en Haute-Savoie), et au delà de la téléphonie d'autres sociétés ont bien flairé le filon de l'abonnement et l'exploitent à fond : Amazon avec leur offre "Prime", Netflix, Spotify, Deezer... Sans compter que la rémunération des artistes devient pour le coup complètement dérisoire, de l'ordre en moyenne d'un quart de centime par écoute pour les oeuvres musicales. Mais c'est le téléchargement illégal qui ruine les artistes : évidemment

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Pour ce qui est du fond de l'article que tu as posté, sur le coût des loyers, il faut garder à l'esprit qu'un bail est un contrat privé conclu entre une personne qui est prête à offrir en location, moyennant un tarif donné qu'elle aura fixé elle-même, un local qui lui appartient, et une autre personne qui est prête à le prendre pour le tarif proposé. La loi entend limiter la liberté du propriétaire de fixer lui-même son tarif.
Je suis propriétaire de mon logement. Quand je suis parti vivre à Londres en 2014, la question s'est posée de mettre des locataires dans ce logement que je n'occuperais plus. Je n'en ai finalement rien fait : sur le montant du loyer, un tiers serait parti au fisc, une autre partie serait partie dans l'entretien, je ne parle pas des éventuels dégâts ni du recouvrement des loyers, mais surtout si j'avais dû revenir en catastrophe en Suisse pour simplement habiter dans ma maison (aspiration qui me semble assez légitime), chose qui s'est d'ailleurs produite un an plus tard, si le locataire ne l'avait pas entendu de cette oreille j'aurais fini par récupérer mon logement... au bout d'une durée moyenne de trois ans de démarches, au cours desquelles j'aurais englouti une fortune en frais d'avocat, et une autre en loyer car il m'aurait bien fallu me loger.
Imagine si par dessus le marché on avait voulu m'empêcher de fixer moi-même mon propre prix à l'origine...
Je considère donc comme très probable que cette loi dissuadera un certain nombre de propriétaires qui sinon l'auraient fait, de mettre leur logement en location (rien n'oblige à mettre en location un logement dont on est propriétaire, on est bien d'accord ?). La chose est déjà très courante à Paris, où de l'ordre du quart (!) des logements sont inoccupés, et je ne vois pas comment cette loi pourrait arranger quoi que ce soit. D'où : raréfaction de l'offre. Or, à demande égale, une raréfaction de l'offre entraîne toujours le même effet, qui est une augmentation générale des prix (toutes offres confondues) plus rapide qu'avant la raréfaction. Ca marche avec le pétrole, ça marche avec le logement, ça marche avec tout.
Bref, je nourris quelques doutes quant à la pertinence de la loi dont parlait ton article

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Pour ce qui concerne l'AAH, je ne me suis pas penché en détail sur les modalités d'attribution ni les limitations, mais j'ai vu passer le post de Bashogun qui m'indique que pas loin de 2% de la population en sont bénéficiaires et j'avoue qu'une telle proportion, colossale, me pose beaucoup plus de questions qu'elle ne répond à quoi que ce soit : c'est tout de même rudement élevé, non ? D'autant que l'âge médian est relativement jeune, en gros la moitié de ces bénéficiaires, soit 1% de la population totale (disons donc de l'ordre de 500'000 personnes histoire de rester sur une estimation basse), ont moins de cinquante ans.
La sep est, avec les accidents de la route, la première cause de handicap chez l'adulte jeune. En France, la prévalence est d'environ 100'000 personnes, sachant que toutes ne seront évidemment pas bénéficiaires de l'AAH. Admettons pour être très, très large que la moitié de 100'000 personnes atteintes de sep sont en situation de bénéficier de l'AAH, et ont moins de cinquante ans (or, c'est très probablement beaucoup moins que ça : il s'agit d'une estimation volontairement
très haute). Ca ne me fait donc plus que 50'000 personnes. Dix fois moins que l'estimation
basse du paragraphe précédent. Alors que c'est donc la première cause de handicap de l'adulte jeune, derrière les accidents de la route (qui ne cessent quant à eux de décroître).
Je me demande donc : y aurait-il du coulage ?
Pour la Suisse, comment te dire, tu ne gère pas une petite entreprise comme une grande, une petite famille comme une famille nombreuse. Plus tu es plus tu partages, plus il y a de différences, plus il y a de chances de complications et de cas particuliers.
Pour commencer, tu ne gères pas un pays comme tu gères une entreprise, et tu ne gères pas non plus une entreprise comme tu gères une famille. Le parallèle pays / entreprise / famille me semble donc fort hasardeux.
Ensuite, la taille permet en règle très générale ce qu'on appelle les économies d'échelle. Par ailleurs, pour prendre le cas d'une entreprise (dont je rappelle que je m'interroge sur la pertinence de la comparer à un pays), une grande entreprise saura bénéficier de diverses niches fiscales inaccessibles à la petite, elle pourra imposer ses conditions à ses fournisseurs (paiements à 90 jours fin de mois, réductions liées à des achats en grandes quantités, etc.), elle bénéficiera plus volontiers des diverses subventions et réductions d'impôts (cf. CICE), etc. : une grande entreprise bénéficie d'un avantage concurrentiel évident par opposition à une petite, qui ne pourra prétendre à rien de tout ça. Entre Amazon et les librairies de quartier, je n'ai pas entendu dire que c'était les librairies de quartier qui taillaient des croupières à Amazon. Ca serait bien, pourtant...
Bref, ton explication ne me convainc pas. Mais pas grave hein, on confronte des idées, c'est le but du débat

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Bisous,
JP.