Salut Naesis,
Naesis a écrit :Apparemment en effet c'est un club très fermé dont on parle ici !
Clairement, aucun des neuros à qui j'ai eu l'occasion de poser la question n'a
jamais relié ces céphalées à ma sep, alors que pour moi le lien était évident. Lors du diagnostic, j'avais fait deux poussées sensorielles auparavant (avant ma "grande" poussée du diagnostic), qui avaient chacune suivi le même modèle : mal de tête épouvantable pendant une poignée d'heures, puis j'arrivais à m'endormir et le lendemain j'avais toute la partie droite de la face en carton (et la tête dans le c*l

).
La première fois que ça m'était arrivé j'étais allé voir un généraliste qui m'avait diagnostiqué une névralgie faciale, qui m'avait dit que ça finirait par passer tout seul mais que si ça revenait il était important que j'aille consulter à nouveau (avec le recul je crois qu'il avait déjà sa petite idée, mais comme toi avec ta névrite il ne pouvait rien dire pour cause de dissémination dans le temps qui n'était pas présente). Il m'avait traité ça avec un cocktail d'anti-inflammatoires et d'antibiotiques pendant quelque chose comme deux semaines et ça avait fini par passer.
La deuxième fois, deux ans et quelques mois plus tard donc, même mal de tête. Ce mal de tête est tellement caractéristique, tellement différent de tous ceux que j'avais pu connaître jusque-là -- comme par la suite -- et pour tout dire tellement épouvantable (la seule chose qui t'empêche de te jeter par la fenêtre pour en finir est l'espoir que ça va vite se terminer), que dès son apparition je savais précisément quelle allait être la suite des événements -- et ça n'avait pas raté. A l'époque je bossais comme un taré, cet épisode était la copie conforme de ce que j'avais connu deux ans plus tôt et qui avait fini par partir tout seul, j'avais "oublié" les propos du généraliste, bref je n'étais pas allé voir un toubib pour ça et ça n'avait pas raté, les paresthésies avaient fini par partir d'elles-mêmes au bout de la même durée et sans aucun traitement (ce qui avait, dans mon esprit, commencé à poser quelques bases sur l'utilité des traitements).
Quatre mois plus tard survient la "mère de toutes mes poussées", celle du diagnostic, et qui était tellement plus violente que les deux précédentes que là, pour le coup, j'étais allé à l'hôpital (dans lequel je venais d'être hospitalisé pour un tragique accident de couteau à huîtres dont je conserve aujourd'hui la cicatrice). Pas de mal de tête, rien, et d'ailleurs pas de névralgie faciale non plus. On en revient à la nécessaire dissémination dans le temps et à l'importance du questionnaire par le neurologue, qui vise justement à l'établir : cette troisième poussée était d'une nature tellement différente des deux précédentes, qu'il m'avait fallu beaucoup de temps pour évoquer l'existence de ces deux épisodes antérieurs. Et j'ai vu d'un coup le visage du toubib s'éclairer...
Quand, une fois diagnostiqué, j'ai évoqué l'existence de ces céphalées à mon bon dr Gout, il les a toujours balayées d'un revers de la main en me répondant que les céphalées ne faisaient pas partie des symptômes connus de la sep. Ayant par la suite déménagé à Londres, j'avais fini par me décider (au bout de plus de trois ans : j'avais décidé d'attendre la poussée suivante

) à aller voir un neuro local, qui était par ailleurs une star mondiale de la migraine et de la céphalée : même réponse. Il y avait de quoi être perplexe. Dans l'intervalle, j'avais également posé la question sur le newsgroup anglophone auquel je participais et qui était l'équivalent qu'on pouvait trouver à l'époque pour ce forum : aucun des nombreux sépiens qui y participaient n'avait jamais connu ça.
Comme je te disais, notre club est très fermé

.
En fait ces céphalées sont, chez moi, étroitement liées à la névralgie faciale qui la suit immédiatement. Au début et jusque très récemment, j'avais établi un lien solide céphalée -> poussée de sep, pas céphalée --> névralgie faciale (certes provoquée par la sep). A la suite de mon diagnostic, j'avais refait deux poussées, une en 1997, l'autre en 2000, à chaque fois mal de tête si caractéristique la veille, annonciateur des paresthésies au visage : j'étais en terrain désormais archi-connu. Tellement connu que j'étais complètement passé à côté d'une névrite optique faite autour du printemps 1999, au motif que vu que ça ne m'avait provoqué aucune céphalée, alors
ça ne pouvait pas être une poussée de sep. Fallait-il être naïf, hein
Ce n'est que quelques années plus tard, à l'occasion d'une de mes très épisodiques consultations avec Gout, que lors de notre entretien j'évoque cet épisode. Deux minutes après Gout me faisait un fond d’œil qui lui démontrait l'existence d'une ancienne inflammation du nerf optique... Mais ça m'était tout de même sorti de la tête.
avez-vous eu Bashogun et toi un crâne accidenté comme le mien ?
Bah comme toi j'ai ce qu'il faut comme épis sur le crâne, mais dans mon cas c'est parce que, quand j'avais un peu plus de deux ans (je venais de rentrer de Madagascar à Nancy, avant de repartir pour Strasbourg) je m'étais fait boulotter par le clebs des voisins. Un épagneul qui était mon grand copain mais qui n'avait pas apprécié que j'essaye de faire du cheval sur son dos, ce qui s'était soldé par une hospitalisation en urgence et dix-sept points de suture sur le cuir chevelu (j'avais, m'a-t-on dit par la suite, une large bande de cuir chevelu qui pendouillait par devant, mes parents -- où avaient-ils la tête -- n'avaient hélas pas eu le réflexe d'en faire une photo

). Cela dit pour impressionnant que cela devait paraître, c'était totalement superficiel, l'os avait résisté. Et pas rancunier, dès mon retour de l'hosto j'avais demandé à retourner jouer avec le chien, ce qui avait provoqué un certain embarras de mes parents vu que le pauvre avait évidemment été piqué pendant mon bref séjour...
J'ai par la suite continué à faire le con avec des chiens (encore aujourd'hui

), ce qui m'a valu d'autres points de suture sur le crâne et la face, mais là encore des blessures à chaque fois superficielles. Dont une qui m'a tout de même entaillé la paupière droite, à quelques millimètres près j'étais borgne... Ma dernière morsure date de quand j'avais quinze ans, plus rien par la suite : faut croire que j'ai fini par acquérir sur le tas une certaine expertise avec les chiens.
A bientôt,
Jean-Philippe