Re: Ici tout part en vrille
Posté : 12 août 2025, 15:10
Yo 'Tof,
Pour la fiscalité, j'avais fait mes calculs et c'était ce qui m'avait le plus fait hésiter : si nous devenions résidents fiscaux français, nous aurions payé (très sensiblement) moins d'impôts. En particulier moins d'impôt sur le revenu et moins d'impôt sur la fortune, essentiellement du fait des "niches fiscales" qui font la fortune d'une pléthore de conseillers fiscalistes : si Bernard Arnault ou, avant lui, Liliane Bettencourt, ne se sont jamais plaints du montant d'impôts qu'ils payaient en France, au point de ne jamais avoir manifesté la moindre envie de devenir résidents fiscaux d'un quelconque autre pays, ce serait peut-être une conclusion un peu hâtive de les considérer comme des philanthropes patriotes.
Bref, il y avait de quoi hésiter. Un peu.
Quand, au détour de chaque élection présidentielle, on te ressasse que la France est championne du monde de la fiscalité et que, par conséquent, il faut (à choix, ou les deux) supprimer l'impôt sur la fortune, ou ne pas augmenter l'impôt sur le revenu, c'est un aimable foutage de gueule : ces deux impôts sont relativement marginaux dans la part des recettes de l'Etat (autrement dit : relativement marginaux dans la fiscalité française), la première recette fiscale étant, de très loin, la TVA. Or, la TVA est l'impôt le plus injuste qui soit, puisqu'il touche de la même façon (même taux) les revenus les plus modestes et Bernard Arnault.
Pour l'entretien de la force publique, et pour les dépenses d'administration, une contribution commune est indispensable : elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés. C'est ainsi que la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 définit (article 13) la nécessité de prélever l'impôt. Oui, bien, sauf que... la TVA ne varie pas "en raison des facultés" de ceux qui y sont soumis, elle est la même pour tout le monde.
La fiscalité d'un pays sera par conséquent d'autant plus juste (et d'autant plus fidèle à l'esprit de la DDH) que son taux de TVA sera bas, zéro étant une valeur possible, et/ou que ce sera au peuple que reviendra toujours le dernier mot sur tout éventuel changement de son taux. Et vice-versa.
Si tu poursuis la réflexion, tu ouvres une boite de Pandore, notamment sur la nécessité française de ce qu'on nomme fort peu élégamment l'assistanat : cet "assistanat" est une des conséquences nécessaires de revenus trop faibles et d'une TVA trop élevée, augmenter les revenus et baisser la TVA serait suffisant pour réduire de façon drastique tous ces subterfuges. La fiscalité française, une vraie usine à gaz. Mais qui favorise de façon démesurée les ménages les plus aisés (niches fiscales) comme, dans une nettement moindre mesure, les plus modestes (assistanat). Et entre les deux, les classes moyennes passent à la caisse...
A bientôt,
Jean-Philippe
En fait, j'habite à un jet de pierre de la France et j'aurais très bien pu choisir d'aller y habiter. C'est un ensemble de raisons qui m'ont fait préférer la Suisse le jour où j'ai acheté la maison, mais au sommet desquelles je plaçais la stabilité, politique et surtout fiscale : en Suisse, même si évidemment tu ne sais jamais vraiment de quoi demain sera fait, tu le sais tout de même bien mieux qu'ailleurs. Et ça n'a pas de prix.Christof a écrit :Ben voilà tu nous dis encore que la Suisse c’est mieux![]()
Pour la fiscalité, j'avais fait mes calculs et c'était ce qui m'avait le plus fait hésiter : si nous devenions résidents fiscaux français, nous aurions payé (très sensiblement) moins d'impôts. En particulier moins d'impôt sur le revenu et moins d'impôt sur la fortune, essentiellement du fait des "niches fiscales" qui font la fortune d'une pléthore de conseillers fiscalistes : si Bernard Arnault ou, avant lui, Liliane Bettencourt, ne se sont jamais plaints du montant d'impôts qu'ils payaient en France, au point de ne jamais avoir manifesté la moindre envie de devenir résidents fiscaux d'un quelconque autre pays, ce serait peut-être une conclusion un peu hâtive de les considérer comme des philanthropes patriotes.
Bref, il y avait de quoi hésiter. Un peu.
Quand, au détour de chaque élection présidentielle, on te ressasse que la France est championne du monde de la fiscalité et que, par conséquent, il faut (à choix, ou les deux) supprimer l'impôt sur la fortune, ou ne pas augmenter l'impôt sur le revenu, c'est un aimable foutage de gueule : ces deux impôts sont relativement marginaux dans la part des recettes de l'Etat (autrement dit : relativement marginaux dans la fiscalité française), la première recette fiscale étant, de très loin, la TVA. Or, la TVA est l'impôt le plus injuste qui soit, puisqu'il touche de la même façon (même taux) les revenus les plus modestes et Bernard Arnault.
Pour l'entretien de la force publique, et pour les dépenses d'administration, une contribution commune est indispensable : elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés. C'est ainsi que la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 définit (article 13) la nécessité de prélever l'impôt. Oui, bien, sauf que... la TVA ne varie pas "en raison des facultés" de ceux qui y sont soumis, elle est la même pour tout le monde.
La fiscalité d'un pays sera par conséquent d'autant plus juste (et d'autant plus fidèle à l'esprit de la DDH) que son taux de TVA sera bas, zéro étant une valeur possible, et/ou que ce sera au peuple que reviendra toujours le dernier mot sur tout éventuel changement de son taux. Et vice-versa.
Si tu poursuis la réflexion, tu ouvres une boite de Pandore, notamment sur la nécessité française de ce qu'on nomme fort peu élégamment l'assistanat : cet "assistanat" est une des conséquences nécessaires de revenus trop faibles et d'une TVA trop élevée, augmenter les revenus et baisser la TVA serait suffisant pour réduire de façon drastique tous ces subterfuges. La fiscalité française, une vraie usine à gaz. Mais qui favorise de façon démesurée les ménages les plus aisés (niches fiscales) comme, dans une nettement moindre mesure, les plus modestes (assistanat). Et entre les deux, les classes moyennes passent à la caisse...
A bientôt,
Jean-Philippe