Salut Cahuète

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cacahuete a écrit :Bah, en gros je me demande si la moelle épinière à autant de plasticité neuronale que le cerveau (pas trop dans son cas d'autres options de rechange pour faire passer l'influx nerveux)
L'observation est pertinente, c'était d'ailleurs pour ça que je précisais que ce que je visais dans mon cas consistait surtout... à ne pas être trop mou du bulbe (rachidien)
Et je me demande d'autre part si on peut obtenir une amélioration de la conduction nerveuse en créant davantage de perceptions. (en nombre comme en intensité)
Je ne suis pas convaincue par l'idée que stimuler un nerf sensitif endommagé va apporter un bénéfice à la sensibilité
Il y a peu, mag avait posté un topic sur "
les éclaireurs de la guérison", émission disponible en replay sur Canal+ (faut être abonné, j'en ai peur). Il était à un moment question de brancher des électrodes sur la moelle épinière de patients qui avaient été victimes d'accidents et s'en étaient retrouvés paraplégiques (section de la moelle épinière). Non seulement le principe de relayer le signal entre les deux parties fonctionnait (les patients arrivaient à remarcher -- à l'aide d'un déambulateur et d'efforts considérables certes, je ne parle pas de gambader non plus...) mais en plus, on avait remarqué qu'à force de stimulations et d'efforts de la part des patients, on observait une
repousse du nerf lésé, ce qui pouvait laisser envisager qu'à terme, ces stimulations puissent aboutir à une réparation plus ou moins complète.
Ce n'est qu'un cas particulier bien sûr, mais ça ne m'a pas non plus surprise.
L'index est surtout sur le système nerveux périphérique, pas le central. Difficile de comparer : par exemple, la myéline dans le SNP n'est pas produite par les oligodendrocytes mais par les cellules de Schwann, qui ont un fonctionnement un peu différent.
Pour la proprioception je pense que c'est un peu le même processus
Si les voies nerveuses qui passent par la moelle épinière sont lésées, je doute que le fait de faire des exercices d'équilibre soit vraiment efficace
Peut être JP as tu simplement eu la chance que ta récupération suite à ta poussée ait été assez bonne pour qu'ensuite les exercices d'équilibre aient pu être efficaces?
Pardon hein, je ne veux pas dévaloriser tes efforts,

c'est juste une réflexion
Y'a pas de souci
Comme je disais, je nage ici en pleine
croyance, je n'ai guère d'arguments scientifiques pour étayer la chose -- sinon celui que je viens de donner sur "les éclaireurs de la guérison" ou celui des taxis londoniens.
J'avoue aussi que quand je m'étais mis à la pratique intensive de la montagne, c'était il y a près de trente ans, je n'avais aucune notion de l'existence de la composante neurodégénérative de la sep et tout ce qui m'intéressait à l'époque était de voir si j'arrivais à me débarrasser de mes lésions, à réparer tout ça.
D'une façon que je trouve assez ... intéressante, j'ai une chiée de lésions en périventriculaire, mais qui n'ont jamais entraîné (a priori) le moindre symptôme, et contre lesquelles je n'ai par conséquent jamais rien pu tenter : par où, par quoi aurais-je commencé, de toute façon

? Or ces lésions étaient toujours aussi présentes, sur mon IRM la plus récente, qu'au premier jour ("données totalement superposables", "les lésions sus-tentorielles n'ont pas varié tant dans leur nombre que dans leur radio-sémiologie", etc.).
En revanche, les deux lésions (j'ai finalement vérifié, c'était bien deux

) qui touchaient l'une le cervelet, l'autre le faisceau pyramidal ont toutes les deux fini par complètement disparaître. Celle du faisceau pyramidal au bout de huit ans (sur le compte-rendu d'une IRM passée en 2003 : "la lésion visible sur l'examen comparatif de 2001 à la jonction bulbo-médullaire gauche n'est pas retrouvée à l'examen de ce jour"), celle du cervelet trois ans plus tard (en 2003 : "mise en évidence d'un hypersignal T2 et FLAIR au niveau du pédoncule cérébelleux supérieur droit", en 2006 : "nous ne retrouvons plus la lésion de l'étage sous-tentoriel").
Si je n'avais déjà plus rien en sous-tentoriel en 2006, faudra maintenant que j'arrive à comprendre par quelle diablerie Gout arrivait encore, douze ans après, à me diagnostiquer la préexistence d'un syndrome pyramidal en un coup de marteau dans le genou et dix secondes chrono. Mébon, à chaque jour suffit sa peine...
Peut-être aussi est-ce une façon de me rassurer en pensant que si mon état ne fait que se dégrader, ce n'est pas à cause d'une faiblesse de mon mental, mais bien en raison de lésions irréversibles
J'envisage aussi que ce puisse être en fonction de la vitesse de progression : tant que la neurodégénérescence ne progresse pas trop vite, on peut envisager d'arriver à la compenser par l'exercice, mais qu'au delà d'un certain rythme ça va trop vite, on n'y arrivera de toute façon plus ?
Pour les chauffeurs de taxi, c'est un exemple de plasticité cérébrale qui est habituel pour des gens en bonne santé, pour moi c'est donc un cas un peu différent,
Certainement, mais il reste à définir ce que veut dire "en bonne santé"

... Ainsi qu'à déterminer dans quelle mesure la "musculation" notée chez les chauffeurs de taxi serait extensible à d'autres populations. Je rappelle d'ailleurs la conclusion de l'article du Temps, dont j'ai dû laisser le lien un peu plus haut :
Pr. Ann Kato a écrit :Ce type de recherche pourrait avoir des implications importantes pour les personnes atteintes de lésions cérébrales ou de maladies telles que la maladie de Parkinson. Peut-être même une plasticité limitée dans le cerveau pourrait aider à récupérer une partie de leurs fonctions. Il est étonnant que le cerveau adulte soit capable de se modifier à la fois dans son état normal ainsi que dans un état de maladie.
(Méthode Coué, tout ça

)
A bientôt,
JP.